Communauté du peuple nazie, violence antisémite et Eigensinn

Autour d’Alf Lüdtke
Par Michael Wildt
Français

À partir de la photographie mettant en scène l’humiliation par les SA d’un citoyen juif dans la petite ville allemande de Marburg en août 1933, Michael Wildt livre une réflexion sur l’implication de chaque citoyen dans la violence nazie. En utilisant la notion d’Eigensinn proposée par Alf Lüdtke, il réfléchit à la manière dont les individus ont été les complices passifs ou actifs de la mise à l’écart et de la dégradation de leurs concitoyens juifs. Il s’interroge sur les continuités possibles entre ces complicités et les formes de violences extrêmes perpétrées par les soldats allemands à l’encontre des populations juives sur les fronts de l’Est. Il souligne comment la Volksgemeinschaft (communauté du peuple) nazie s’est construite sur l’exclusion brutale d’une partie de la population comme, plus tard, sur le spectacle quotidien de la misère et de l’exploitation des travailleurs forcés sur le sol allemand.

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