Au rythme des spécialisations : travail et exploitations agricoles dans le Vaucluse (1945-1958)

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Par Niccolò Mignemi
Français

Cet article explore l’essor des spécialisations fruitières et maraîchères sous l’angle de la mobilisation de la main-d’œuvre. Il se focalise sur le cas du Vaucluse entre 1945 et la fin des années 1950. Les données du premier recensement des exploitations servent de point de départ pour réinterroger les binômes traditionnels (familial/salarié, permanent/saisonnier, local/étranger) identifiables dans l’organisation du travail agricole. La production de fruits et légumes repose, en effet, sur la capacité de concilier deux exigences. D’une part, ces cultures s’appuient sur une mobilisation intensive de la main-d’œuvre s’étalant le plus possible sur l’année. D’autre part, elles nécessitent un système d’emploi fluide capable de fournir régulièrement une réponse aussi ponctuelle que rapide afin de préserver la qualité et la rentabilité des récoltes, face aux aléas du climat et des marchés. Si la famille se confirme comme la source première de bras occupés à temps plein ou de manière temporaire, la documentation de la Commission paritaire départementale de travail agricole permet d’approfondir le rôle crucial du salariat. Les débats sur la diversité des statuts et des systèmes de rémunération deviennent alors l’occasion pour explorer les clivages de genre, d’âge et de qualification observables chez les ouvriers et les ouvrières agricoles, ainsi que les nouvelles tensions déterminées par l’accélération de l’exode rural et professionnel.

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