À la périphérie des salons : amateurs et professionnels au musée d’Art moderne de Paris (1960-1975)

Par Hadrien Viraben
Français

En 1971, la plupart des salons d’amateurs dits « corporatifs » sont contraints de quitter le musée d’Art moderne de Paris, qui accueillait jusqu’alors leur exposition annuelle. Cette décision est le fruit d’une négociation entre l’autorité préfectorale et les représentants des salons professionnels, qui défendent alors leur propre place, de plus en plus précaire, au sein du musée. L’analyse de ce processus d’exclusion met au jour un travail de frontière qui a lieu à une périphérie des espaces d’exposition, et qui combine une logique de ségrégation des amateurs à une logique, fragile, de représentation des professionnels. À travers l’ancrage dans la question des amateurs, l’objectif est aussi de souligner la valeur heuristique de ce problème pour l’histoire sociale du métier d’artiste, dont l’amateur est partie prenante tout au long de l’époque contemporaine.