Aux origines du néo-libéralisme en France
Le néo-libéralisme est apparu en France à la fin des années 1930. Dans un contexte de crise, son émergence a été rendue possible par l’action et le discours prophétique de Louis Rougier, professeur de philosophie à l’Université de Besançon. Partisan d’une renaissance intellectuelle du libéralisme économique, préalable nécessaire à son renouveau politique, Louis Rougier a organisé à Paris en août 1938 le Colloque Walter Lippmann. Lors de cette réunion internationale sont présents des patrons influents, des hauts fonctionnaires, des intellectuels et surtout la génération montante des économistes libéraux. L’objectif est de définir un « néo-libéralisme », tenant compte des transformations du rôle de l’État dans l’activité économique, et de mettre en place une organisation internationale de libéraux en lutte contre le planisme. C’est ainsi qu’est né, en mars 1939, le Centre International d’Études pour la Rénovation du Libéralisme, qui, s’il disparaît avec l’entrée en guerre de la France, a pu réunir de manière inattendue universitaires, dirigeants d’administration, entrepreneurs et syndicalistes, et a servi de modèle à la Société du Mont-Pèlerin, créée par Friedrich Hayek et Wilhelm Röpke en 1947.