La « Marche de la Constitution et de la Liberté » (19 septembre 1945) : une certaine idée de « l'Argentine authentique »
A partir de 1945, alors que la situation internationale se retourne en faveur des forces alliées, les militaires, au pouvoir depuis 1943 en Argentine, voient leur légitimité contestée par une opposition « démocratique », composée essentiellement des partis traditionnels, des associations civiles antifascistes et de l’Université. Dès le mois de mai 1945, cette coalition antigouvernementale prend l’initiative de descendre massivement dans la rue pour exprimer sur l’espace public physique de la Capitale son attachement aux valeurs de la « Constitution » et de la « Liberté ». Au mois d’août, l’idée surgit d’organiser une grande mobilisation civique légale destinée à fournir la preuve incontestable que le peuple argentin rejette la dictature « nazie-fasciste ». La « Marche de la Constitution et de la Liberté » doit mettre en scène une fois pour toutes, de façon imposante et unanime, l’isolement du régime et de sa figure forte, Juan Domingo Perón.