Histoire urbaine de l'Afrique du Sud : nouveaux axes de réflexion
Cet article offre une esquisse bibliographique des principales directions de l’histoire urbaine récente de l’Afrique du Sud. L’histoire de la population noire dans les villes est apparue dans les années 1970 en réponse aux proclamations des partisans de l’apartheid, déclarant que les villes étaient les lieux naturels de la population blanche. Depuis 1994 les historiens se sont concentrés sur des sujets importants pour l’ère post-apartheid. Cela comprend l’histoire des déplacements forcés des citadins, dont les résultats peuvent être utilisés dans les tribunaux en faveur des plaignants. La croissance du tourisme et le besoin de rénover la mémoire populaire ont encouragé le développement d’un nouvel intérêt pour l’histoire du patrimoine (architecture urbaine, monuments, musées et rituels de commémoration). On constate aussi une volonté d’expliquer la chute de l’apartheid en ville et d’analyser le démantèlement des espaces urbains ségrégués. Plusieurs chercheurs ont examiné la croissance rapide des établissements de squatters et ont étudié les méthodes utilisées pour contrôler ces lieux. D’autres se sont concentrés sur la violence politique et la criminalité grandissante qui frappent les villes. Des chercheurs français sont particulièrement actifs, de concert avec leurs collègues sud-africains, dans l’étude des communautés africaines francophones qui se sont déplacées vers les villes du sous-continent après la chute de l’apartheid.