Histoire de lecteurs ouvriers stéphanais des années 1930 à nos jours : un autre « voyage en culture ouvrière » ?
A travers l’histoire des lecteurs d’une communauté ouvrière à Saint-Étienne-du-Rouvray, l’auteur s’interroge sur la spécificité des lectures ouvrières. Elle met en évidence un temps fort de pratiques collectives entre 1945 et les années 1970 caractérisé par trois pôles de lecture, la presse ouvrière (La Vie Ouvrière) et locale (Paris-Normandie), des romans de la littérature classique mais aussi des romans du vécu et des romans communistes, et enfin des ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale. Les processus d’appropriation révèlent une forte référence au vécu, l’influence de la culture cégétiste mais aussi des formes de résistance aux prescriptions de lecture. Ainsi, à l’échelle des cercles de lecteurs et de lectrices, des modes d’appropriation singuliers apparaissent en fonction de la place de la lecture dans leur construction identitaire. D’une communauté ouvrière homogène on passe donc à une communauté diversifiée de lecteurs.