Mobilité affinitaire et mouvement sportif ouvrier : l'itinéraire de Rosette Guérard (1924-1950)
L’historiographie française du sport ouvrier français s’est peu attachée à cerner avec précision la valeur anthropologique du concept d’affinité. La couleur politique de fédérations sportives telles que la FST et la FSGT n’a le plus souvent été perçue que sous le vocable très générique de « sport communiste ». Cette conception monolithique mérite d’être tempérée par certains résultats de recherche qui révèlent une multiplicité de « communismes » chez les sportifs adhérents à ces fédérations. Une approche plus combinatoire des différents modèles de recherche historique semble donc utile si l’on souhaite percevoir avec plus de justesse ce que représente ce courant sportif affinitaire. Cette orientation permet de mieux cerner, au-delà de la diversité des modèles d’affinité, le caractère distribué de l’intensité et des formes de militantismes politiques, sociaux ou sportifs soutenues par ces organisations. Ce second temps de la réflexion apporte des réponses quant à l’éventail de l’investissement sociétal porté par le mouvement sportif ouvrier entre 1920 et 1970. Le présent article présente une biographie d’une militante sur l’ensemble de la période citée. Elle permet d’observer la mobilité de l’affinité et du militantisme dans la diachronie. Ce constat valide sur le plan qualitatif la nécessaire production d’une histoire culturelle du « politique » en ce domaine.