Aux couleurs franco-américaines.
Cet article explore les relations entre le marché de masse des États-Unis et la haute couture de Paris dans l’entre-deux-guerres. Plus précisément, il se centre sur les rapports entre l’Association américaine pour les nuanciers de couleurs du textile (TCCA) et Paris, la capitale mondiale de la mode. Il examine de près les réseaux professionnels et les échanges d’informations pour évaluer les manières dont les chefs de file du goût français ont influencé le marché de masse américain. Le complexe new-yorkais de la mode et de l’industrie textile, qui était auparavant dans la dépendance totale des nuanciers de Paris, devint plus autonome au cours de la Première Guerre mondiale et se donna les moyens d’élaborer une prospective de la couleur à l’intention du marché de masse américain. Mis au point par la TCCA, le nuancier américain standard (SCCA) parvint à combiner les impératifs américains : standardisation, simplification, démocratisation de la mode et le cachet culturel longtemps associé à Paris.