Lariboisière : un hôpital pour les travailleurs parisiens. Étude sur les publics et les fonctions d'un hôpital moderne en 1887
Lariboisière, présenté comme un des hôpitaux modernes de la fin du XIXe siècle, fleuron des nouveaux hôpitaux de l’Assistance Publique comme l’hôpital Tenon un peu plus tard, est l’un de ceux qui illustrent ces nouvelles pratiques de l’hôpital pour les Parisiens des quartiers populaires. En réponse à la question de savoir qui fréquente le plus l’hôpital, il est intéressant de voir qu’il s’agit d’une population plutôt jeune, récemment venue à Paris, plutôt bien insérée professionnellement mais qui ne paraît pas l’être d’un point de vue familial : ce sont plus souvent des personnes vivant seules et fraîchement arrivées à Paris. L’examen des professions nous donne un aperçu de la population des quartiers environnants : les classes populaires et intermédiaires sont les plus représentées. Néanmoins la précarité n’est jamais très loin. Surtout l’étude du séjour à l’hôpital est révélatrice d’un usage assez moderne, disons désacralisé, de l’hôpital, dont on attend moins le secours et l’assistance que le soin, le remède, le palliatif pour une cause de mieux en mieux identifiée. En même temps que la médecine progresse, l’usage de l’hôpital évolue pratiquement simultanément, preuve que les avancées médicales sont, sinon intégrées, du moins comprises par une partie de la population, qui a désormais toute confiance dans l’institution hospitalière.