L'identité du courant « unitaire » de la Fédération de l'Éducation Nationale entre 1944 et 1967 : copie conforme ou contre-modèle ?
Résumé
Un idéal-type permet de définir le courant unitaire. S’il est minoritaire, sa bonne implantation dans la FEN témoigne de sa souplesse identitaire. Il vit une tension entre le modèle FEN et ses propres options, incarnées un temps dans la FEN-CGT. S’il développe une activité revendicative volontariste, accordant la priorité aux femmes et aux jeunes, il se calque aussi avec pragmatisme sur l’agenda de la FEN. Son hostilité à un système de tendances rigide se combine à une action et une organisation distinctes. Courant réellement syndical, il se caractérise néanmoins par une matrice communiste. L’ingérence du PCF varie selon la période et l’attitude des enseignants communistes et non-communistes. Pacifiste, anticolonialiste, il véhicule aussi l’idéologie républicaine-laïque du milieu, tout en se démarquant du sectarisme anticlérical. Loin d’incarner un modèle syndical alternatif, révolutionnaire, le courant unitaire constitue une version musclée du modèle FEN.