Compléments ou alternatives ?
Résumé
L’étude des mobilisations féminines en Israël/Palestine met au jour des relations complexes entre lutte de genre et lutte nationaliste. Les relations entre associations de femmes et partis politiques arabes en Israël illustrent la multiplicité des formes de coopération, d’autonomisation et de tensions entre ces deux sphères d’engagement. En analysant l’évolution de ces relations depuis 1948, cet article souligne combien les associations féminines et/ou féministes entretiennent des rapports pluriels avec le/la politique. Souvent issues des mouvements communiste et nationaliste, certaines dirigeantes pensent l’associatif comme une pratique alternative professionnelle à la politique conventionnelle et un espace autonome de politisation des questions de genre. Leurs carrières militantes révèlent une articulation conflictuelle entre légitimité professionnelle et proximité partisane. D’autres, au contraire, telles les associations islamiques de femmes, continuent d’œuvrer sous la tutelle du mouvement politique tout en développant un discours social non militant. En articulant l’étude des relations avec les partis et la perception que les femmes engagées ont du/de la politique, cette recherche souligne la mobilité et la porosité des frontières entre sphère associative féminine et sphère partisane.