Entre psychiatrie, travail social et droit civil : les régulations de la protection de la personne au tournant des années 1968

Vulnérabilités sanitaires et sociales
Par Benoît Eyraud, Nicolas Henckes
Français

L’histoire de la protection de la personne illustre de façon exacerbée les difficultés de la régulation des interventions sur autrui. L’expression elle-même prend son essor au cours du XXe siècle au croisement de deux traditions sociales, juridiques et intellectuelles distinctes. D’un côté, elle emprunte à l’une des imageries parmi les plus riches de l’histoire de l’État-providence et des droits sociaux ; d’un autre, elle s’inscrit également dans une tradition juridique, politique et intellectuelle plus ancienne, celle du droit civil. Le frottement entre ces diverses influences explique le chemin difficile de la protection de la personne au XXe siècle. À partir d’un matériau varié, l’analyse se concentre sur la genèse et l’application de la loi du 3 juillet 1968 portant réforme du droit des incapables majeurs et montre comment celle-ci a fourni, à travers la tutelle d’État, le cadre d’une nouvelle appréhension de la protection de la personne.

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