L'organisation des musiciens dans la Grande-Bretagne du XIXe siècle : vers une nouvelle définition de la profession

Par Angèle David-Guillou
Français

De la tutelle aristocratique, qui protège et régule la profession musicienne et son répertoire jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, émerge, en moins de cent ans, une industrie de la musique à grande échelle qui repose sur le concert et son profit. Afin de faire face à cette évolution, les musiciens britanniques s’organisent et tentent d’agir ensemble. D’un côté, la variété des nouveaux intermédiaires collectifs qu’ils forment est caractéristique du mouvement ouvrier en général. De l’autre, elle reflète les spécificités d’un milieu professionnel extrêmement divisé. En outre, il ne s’agit pas seulement de protéger un statut ou de défendre des droits, mais plus fondamentalement de formuler une définition du travail musical et, pour certaines associations, d’unir la profession. L’étude de ces organisations professionnelles offre un regard inédit sur les changements auxquels les musiciens britanniques sont confrontés au XIXe siècle et met en évidence les différents discours et questionnements de ceux-ci quant aux effets de l’industrialisation de la musique sur la nature de leur activité professionnelle. Cette analyse illustre aussi comment l’action collective peut aboutir à l’élaboration d’une autonomie professionnelle.

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