Le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC), miroir et moteur des transformations de l'univers théâtral

Par Marjorie Glas
Français

Cet article propose de s’intéresser à la genèse et à l’évolution de ce qui est devenu le principal syndicat d’employeurs du spectacle vivant, le SYNDEAC (syndicat national des entreprises artistiques et culturelles). Fondé en 1971 par les directeurs de théâtres publics, il se constitue comme interlocuteur patronal des syndicats de personnels et revendique son indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. L’évolution du SYNDEAC et de ses présidents est un miroir pertinent des transformations qui ont émaillé le champ théâtral ces quarante dernières années et qui ont vu, malgré l’opposition des compagnies indépendantes, la monopolisation du pouvoir par les directeurs d’établissement, corroborant la montée en puissance des figures du metteur en scène et du programmateur dans le théâtre public français. Le SYNDEAC, à travers ses membres, représente largement cette domination et contribue à l’asseoir en devenant un intermédiaire privilégié entre État et directeurs de théâtre, tandis que ses liens avec les syndicats de personnel se détériorent. Interlocuteur influent, ayant prise sur la construction des politiques publiques comme des conventions collectives, le SYNDEAC contribue également à consolider la différenciation de la fonction de directeur ainsi que les dispositifs de hiérarchisation et de consécration des acteurs du champ théâtral.

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