Exode rural et crises du logement dans l'Italie des années 1950-1970
L’article traite des crises du logement en Italie après la Seconde Guerre mondiale et dans les années 1960, période qui marque le début du miracle économique italien. Il s’agit, dans l’immédiat après-guerre, d’une crise quantitative liée aux destructions de la guerre et aux retards de la période fasciste, à la croissance démographique et à l’exode rural considérable, puis d’une crise plus sociale liée aux choix économiques, les aides de l’État accentuant la conduite libérale de la construction. En effet, celle-ci s’est faite d’abord en direction des classes moyennes, abandonnant de facto les couches populaires dans des formes diverses de sous-logement ségrégé aux multiples dénominations. L’article aborde initialement les dimensions du « problème » des logements pour se pencher ensuite sur les espaces de la crise, les quartiers délaissés et les processus de leur relégation, en focalisant l’attention sur trois cas exemplaires : la campagne et les Sassi de Matera, les Borgate de Rome, les Coree de Milan. La dernière partie envisage les luttes urbaines, la place de la question du logement dans les mouvements protestataires de 1968, à un moment où des accusations de détournement de fonds publics étaient portées dans la presse contre des membres du gouvernement.