Défendre l'enseignement secondaire pour sauver le latin : le pari perdu de la Franco-Ancienne (1946-1978)

Par Clémence Cardon-Quint
Français

Les associations de spécialistes et les syndicats enseignants font, le plus souvent, l’objet de travaux distincts, ce qui tend à reproduire sans l’interroger la division des rôles mises en avant par ces acteurs collectifs. Le cas de la Franco-Ancienne, de sa reconstitution en 1946 jusqu’à sa transformation en Association des professeurs de lettres en 1978, révèle au contraire une confusion des genres, attestée par le rôle central d’acteurs « multipositionnels » ainsi que par les stratégies argumentatives employées pour défendre les langues anciennes. En adossant la défense des humanités à celle de l’enseignement secondaire, les dirigeants de la Franco-Ancienne ont longtemps su défendre efficacement la cause du latin. Après avoir fait la force de la Franco-Ancienne, cette conjonction la condamna à l’échec lorsque, à la faveur des réformes éducatives et des mutations du corps enseignant, cette conception traditionnelle des finalités de l’enseignement secondaire devint minoritaire.

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