Éliminer ou récupérer ? L’armée française face aux fous du début du XXe siècle à la Grande Guerre
Entre 1914 et 1918, l’armée française a mobilisé plus de huit millions d’hommes. Persuadée que la question des effectifs était cruciale, elle s’est efforcée d’incorporer le plus de combattants possible, rendant les conseils de révision moins sélectifs, récupérant des individus exemptés ou réformés, et renvoyant des soldats au front après une blessure ou une maladie. Elle s’est alors trouvée confrontée à un problème auquel elle s’était peu préparée, mais qui avait pris de l’ampleur avec l’universalisation du service militaire au début du XXe siècle : que faire des hommes atteints de troubles mentaux ? Fallait-il les éliminer des rangs ? Cet article présente les différentes réponses apportées à ces questions par l’armée et les psychiatres depuis le début du XXe siècle et, en particulier, au cours de la guerre.