Regards transatlantiques sur la France du XIXe siècle : chronique de la génération désobéissante
En 1958 David Pinkney conseillait aux jeunes historiens américains qui s’intéressaient à la France du XIXe siècle de se distinguer de leurs collègues français en limitant leur thèse de doctorat à une monographie centrée sur un aspect crucial ou controversé de ce siècle mouvementé et en passant plus tard à des ouvrages de synthèse. Mais, à partir de la fin des années 1960, les jeunes historiens américains ont ignoré la « loi de Pinkney » et se sont appliqués à étudier des périodes et des sujets négligés par les Français en posant des questions originales et en tirant profit des travaux de Michel Foucault et Philippe Ariès davantage que ne l’ont fait les Français. Ces nouveaux travaux américains ont connu un large écho en France, en mettant en valeur non seulement les comportements visibles des acteurs mais encore la plasticité et le pouvoir de la mémoire dans la vie sociale et politique. Deux exemples de cette approche sont donnés pour l’étude de l’année 1877.