Promouvoir la santé au travail comme droit social (1919-1940) ?
Au titre des principes fondateurs de justice sociale et d’universalité des droits sociaux liés au travail, et afin d’améliorer les conditions de travail et de préserver la santé des travailleurs, l’Organisation internationale du travail (OIT) se préoccupe d’hygiène industrielle, de maladies professionnelles, d’accidents du travail et d’exposition au danger industriel de certaines catégories de main-d’œuvre. La santé des travailleurs est conçue comme un bien commun, que l’OIT doit défendre par la réparation et la prévention. La politique du Bureau international du travail est d’en faire un droit social, au même titre que l’assurance sociale, la réduction du temps de travail ou le droit syndical. Les revendications ouvrières et syndicales d’un droit à la santé convergent avec les préoccupations du camp de la réforme sociale, inquiet des risques de délitement du corps social, mais se confrontent aux intérêts économiques de l’industrie, dans un contexte de reconstruction, de concurrence, de développement et de crise. La question doit se résoudre en un compromis politique.