Pierre Laborie : le cinéma ou le souffle de l’histoire
Si le cinéma ne constitua pas l’objet principal des recherches de Pierre Laborie, il n’en occupa pas moins une place importante et originale dans son travail, son parcours, sa pratique et sa conception de l’histoire. Au-delà de l’intérêt qu’il ne cessa de porter à l’œuvre de Marcel Ophuls, Le chagrin et la pitié, il choisit très tôt d’intégrer des films dans son univers de chercheur, et à une époque où cette démarche n’avait rien d’évident. Mû par la volonté d’explorer la complexité du social, il trouva ainsi dans le cinéma un exceptionnel réservoir où pouvaient se condenser les représentations. Passionné par le processus de fabrication des images animées, il exerça le rôle de conseiller historique à plusieurs reprises, ce qui le conduisit à réfléchir au décalage entre histoire et écriture cinématographique. Le cinéma devint ainsi son allié pour revenir, inlassablement, aux enjeux posés par l’écriture de l’histoire.