« Nous ne sommes pas en vacances, nous voulons réformer l’enseignement » : 68 à hauteur d’élèves
Les mobilisations des élèves de l’enseignement secondaire en mai et juin 1968 sont principalement connues pour Paris. Cet article les envisage du point de vue des élèves de l’académie de Lyon, en prenant en compte autant que possible tous les types d’enseignement (technique long ou court, général, mixte ou non). Les archives utilisées permettent de proposer un tableau de leur participation aux mobilisations en termes de progression chronologique, de nombre d’établissements touchés et de modalités de mobilisations. Une plongée dans le quotidien de ces deux mois est ensuite esquissée – cette approche au ras du sol permettant de mesurer ce que se mobiliser a pu signifier pour des élèves qui connaissent un encadrement social fort. Enfin, envisager de leur point de vue l’après-mai permet de percevoir pourquoi certains élèves en ressortent avec le sentiment de victoire, alors que les conséquences de ces deux mois sont souvent présentées comme mineures pour l’enseignement secondaire.